VALEUR NUTRITIONNELLE, RELIGIEUSE ET CULTURELLE DES ALIMENTS

419
Mais oui, les bananiers réservent de curieuses formes. Ici à la bambouseraie du Gard. (ph.E.G.)

Alors, de nos jours que sont les aliments devenus ?                      

En voici une définition donnée par Simonnet : »Un aliment est en général une substance naturelle et de composition complexe, qui associée à d’autres aliments en proportion convenable, est capable d’assurer le cycle régulier de la vie d’un individu et la persistance de l’espèce à laquelle il appartient. Un aliment est un objet nutritif avec deux connotations supplémentaires pour être apprécié de l’homme : lui faire plaisir et posséder une signification symbolique ».                 Nous allons suivre à tâtons quelques itinéraires alimentaires et traquer ce qui met en question nos aliments. De l’esprit d’ascèse des premiers siècles à nos jours d’intense consommation alimentaire, l’évolution de nos comportements face à la nourriture quotidienne, a suivi de curieux chemins de traverse.

représentation de la vierge blanche de Note-Dame des Lumières, Vaucluse.(ph.E.G.)
représentation de la vierge blanche de Note-Dame des Lumières, Vaucluse.(ph.E.G.)

La stricte règle de Saint Benoît, ordonnait aux moines un seul repas au mitan de la journée et si vraiment c’était nécessaire, une très légère collation le soir (in : Les textes des Pères du désert : « Les Collations », recueillis par Jean Cassien). Les textes étaient alors lus à haute voix lors de ces frugaux en-cas. C’est lors du concile d’Aix de 817, que les quotités de nourriture accordées pour les fêtes aux chanoines, moines et moniales, sont spécifiées : quatre livres de pain et de vin pour les hommes, trois livres chaque pour les femmes.                                      Le rituel des cathares impose à ses fidèles de faire un serment végétalien : »Faites ce vœu à Dieu : que vous ne mangerez jamais sciemment ou volontairement, du fromage, du lait, de l’œuf, ni de la viande d’oiseau, de reptiles, de bêtes, telle qu’elle est interdite par l’église de Dieu » (Rituel de Florence, édition Thouzelliers, rituel cathare, Paris 1977). Ils croyaient à la métempsychose et par là même, que tous les  animaux à sang chaud étaient mus par des esprits humains ou très proches de l’humanité. Ils ne leur restaient à manger que les animaux à sang froid et plus strictement les poissons. (Suite dans mon livre « Tout est possible dans l’assiette »).